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Messages

Affichage des messages du janvier, 2024

Eric Plamondon - Mayonnaise

Mars 2018 Une mosaïque de fragments. Une histoire impersonnelle (celle d’un personnage historique, Richard Brautigan) nourrie d’anecdotes, d’historiettes curieuses et de renseignements encyclopédiques présentés pêle-mêle avec des digressions de toute sorte : des réflexions sur la vie, sur n’importe quoi, de petits poèmes, des extraits de journaux… La vie dans toute sa splendide et monotone variété. Un langage simple, parlé, épuré de tout artifice (du moins en apparence), presque antilittéraire et pourtant vif, rythmé, coloré, suggestif. Plamondon redonne à la prose une étincelle souvent perdue, à l’instar, dit-il, de son écrivain fétiche, l’objet de sa recherche – Brautigan. Le postmodernisme ressuscité dans la deuxième décennie du 21 ème siècle.

Gabrielle Roy, Ces enfants de ma vie

Février 2019 Février 2019 Un roman qui raconte le passage de l’enfance à l’âge adulte – aussi bien chez les enfants que chez l’institutrice. Il raconte aussi la difficulté de vivre dans une campagne reculée à l’époque de la protagoniste (elle devrait être celle de la Grande dépression), isolé de tout, condamné à une vie sans joie et sans avenir : « Au fond il n’y avait pourtant par là rien à voir. Ni toit de maison, ni grange, ni même de ces minuscules greniers à blé comme il y en eut partout dans la plaine au temps de trop abondantes récoltes qui ne s’écoulaient pas. Seulement un bout de route de terre qui s’élevait légèrement tout en tournant un peu sur lui-même et aussitôt se perdait dans l’infini. » (p. 94) Or cette sensation d’étouffement ne vient pas de l’espace lui-même mais bien des gens qui l’habitent. Ainsi, la narratrice suggère que c’est bien eux, l’ordre social qu’ils ont instauré, par opposition à la liberté des « sauvages » (Médéric et sa mère), qui ser...

Amin Maalouf, Les Échelles du Levant

Janvier 2020 Un roman incroyablement touchant, profondément humain, tendre, tissu de grâce, mais aussi blessant, laissant des marques lancinantes, tant il est imbu de douleur et de commisération. Dans un monde et un siècle de plus en plus déshumanisés, lire un tel roman relève d'un véritable baume sur le coeur, un moment de répit. La plume d’Amin Maalouf y est habitée par la gracieuseté radieuse que l'on lui connaît. Des brins d’humour s’y infiltrent aux moments les plus dramatiques, un humour séraphique, dépourvu de méchanceté ou de malice, étranger au sarcasme et ami de la miséricorde. L’humilité de l’auteur est telle qu’à des moments on croirait lire un livre de mémoires – comme si l’écrivain s’effaçait derrière les personnages, se muant en humble rapporteur de faits, en chroniqueur anonyme. On peut se demander, par moments, si on est en train de lire une œuvre littéraire ou plutôt un recueil d’anecdotes, relatés d’une façon terre-à-terre. Et c’est souvent dans la foulée d’u...

Gilles Archambault, Courir à sa perte

Mars 2020  Un livre de silences, rempli du frofrou de pages tournées. Un livre de l'amour des mots et des phrases. Je m'y suis tout de suite reconnu. Le protagoniste est comme mon double. L'enlisement vertigineux vers la disparition (ou la réincarnation) de toute chose. La perte en est-elle une vraiment? Qu'est-ce qu'une vie remplie de sens? Qu'est-ce qu'une vie ratée? Autant de questions existentialistes que ce livre traite avec une insoutenable légèreté. De nombreuses occurrences de phrases comme "ce n'est pas faux", "il n'a pas tort", etc. pour signifier le reniement des vaines prétentions d'exclusivité et de toute-puissance.

Dany Laferrière, L'énigme du retour

Décembre 2016 Le roman L'énigme du retour de Dany Laferrière a paru en 2009 est s'est vu décerner quatre prix littéraires prestigieux. Le roman présente des liens manifestes avec un autre texte de Laferrière, Chronique de la dérive douce , qui, lui, connaît deux éditions comportant des différences importantes (1994 et 2012). Les deux textes sont des images spéculaires : si Chronique de la dérive douce raconte l’arrivée de Vieux à Montréal (l’énigme de l’arrivée, comme dit la publicité de l’édition de 2012), Énigme du retour retrace le retour de l’écrivain déjà célèbre et d’âge mûr dans son pays natal à l’occasion des funérailles de son père. En d'autres termes,  Énigme du retour revient sur les pas de Chronique de la dérive douce . Par ailleurs, les deux textes affichent des particularités formelles similaires : ce sont des romans-poèmes, des romans en vers, comportant de nombreuses scènes au souffle lyrique, des passages contemplatifs d'un charme mystérieux rappelan...

Réjean Ducharme - L'avalée des avalés

2017 Un roman énorme. Je vais essayer de le commenter en cinq phrases. Un roman sur l’enfance, sur la révolte enfantine contre le monde tout aussi injuste que tiède des adultes. Un roman où l’on hésite entre la sympathie et l’horreur à l’endroit de l’héroïne Bérénice. Un roman où chaque phrase est un défi – le soliloque de Bérénice frôle (et parfois, embrasse carrément) le délire du dément, en mettant le lecteur à bout de nerfs. Langue luxuriante, surprenante et provocatrice à l’instar de celle des enfants, qui aiment jouer avec des mots entendus, mais pas toujours compris. Un roman difficile pour le lecteur, tant il manque de rythme et d’intrigue.

Leonard Cohen, Jeux de dames

Janvier 2018 Le premier livre d'un musicien que j'apprécie de longue date. En fait, j'avais découvert Cohen grâce à Nick Cave dont j'étais un dévôt dans ma prime jeunesse. Je connaissais son nom aussi grâce à Pennyroyal Tea de Nirvana. Plus tard j'ai appris que ce n'était pas le chanteur rock type, mais bien un professeur d'université, un poète reconnu, un des plus grands du Canada. À vrai dire, sa musique n'est pas très rock, elle n'a de rock qu'une certaine fibre qui la traverse, une attitude qui la sous-tend. Ce premier roman du grand Montréalais confirme cette parenté conceptuelle avec le rock. Son héros, le jeune Juif de Westmount du nom de Lawrence Breavman, est une sorte de beatnik, rétif à tout ordre immuable, à toute idée antipoétique de l'univers. Un être romantique qui carbure à l'amour et à la recherche d'une transcendence spirituelle. Le fond du roman est attendrissant, émouvant, très beau. Quant à la forme, j'ai ét...

Sonya Kaleva-Anguelova - Eux autres

Printemps 2018 Eux autres  (Montréal, Christian Feuillette éditeur, 2006, 178 p.) est un recueil de nouvelles de l’écrivaine québécoise d’origine bulgare Sonya Anguelova (c'est ainsi qu'elle signe ses autres textes). C’est son seul recueil de nouvelles proprement dites, à côté, entre autres, du roman Sans retour , des recueils de miniatures (sortes de poèmes en prose) Abécédaire des années d’ exil et Ce qui demeure et du recueil de poésie  Totems . Une bibliographie exhaustive est proposée sur le site L'Île . Les nouvelles procèdent pour la plupart de l’observation des autres, des personnes que l’auteure prend pour objet d’écriture, et plus particulièrement des représentants de la société québécoise. L‘angle depuis lequel cette observation s’effectue est variable et agile au fil des pages. Dans certains cas, l’attention se déplace vers le sujet de l’énonciation qui se lance dans l’introspection. La posture de l’auteure est tantôt engagée (en notamment un engagement soci...

Yves Beauchemin - Les émois d'un marchand de café

Avril 2020 Gros volume que j’ai eu le bonheur d’acheter à une braderie. Saga familiale épique et imposante. Drame capitaliste. Élégie urbaine. Derrière les faits divers, en filigrane, le récit d’une maladie collective qui assiège petit à petit les âmes pour les empoisonner de l’absinthe du doute, de la folie, de la fourberie. Les caractères que l’auteur dépeint oscillent sans répit entre le bon sens et la folie. Comme dans Le Matou, on n’est jamais sûr si les héros ne sont pas en train de perdre la raison. Des esprits malins ne cessent de taquiner leur esprit, leurs valeurs et leurs idées. Rien n’est définitif. Le sublime ne boude pas le vulgaire. Yves Beauchemin a une plume singulière. Tantôt philosophique, profonde, osée, tantôt triviale, frôlant la plaisanterie douteuse, la platitude, l’utilitarisme. Son roman ne manque pas de propos vexatoires, à l’endroit des pauvres, des laids, des malheureux, de ceux qui sont dépourvus de talent, des invisibles de cette terre. Comme si...

David Foenkinos - Je vais mieux

Automne 2021 Un bouquin que j’ai trouvé dans une boîte en carton laissée sur un trottoir à Verdun. La boîte contenait aussi, entre autres, Le matou d’Yves Beauchemin, Les Fleurs du Mal, Le liseur de Bernhard Schlink et autres. Grand merci à la propriétaire de la boîte d’en avoir fait cadeau à ses concitoyens! Un petit roman que je ne savais pas comment aborder. Était-ce un roman commercial, à l’eau de rose, humoristique ou au plutôt existentiel? Après l’avoir fini, je dirais qu’il a un peu de tout cela. Il entre en matière à la façon d’un article de magazine, en évoquant une situation quotidienne, de vie pratique : le héros a mal au dos, il va voir des médecins. Une crise sanitaire en miniature. Au fil de ses visites médicales et paramédicales, il se rend compte que son mal a une origine existentielle, que s’est sa vie qui a eu mal avant son corps, que la douleur corporelle n’est que la séquelle d’un dévoiement plus général. Jusqu’ici, rien de bien nouveau sur le plan du sujet et de l’...

Louis Hamelin, Le Soleil des gouffres

Décembre 2020 La fable du roman est aussi minimaliste que tortueuse. François Ladouceur, étudiant en biologie et journaliste pour le compte d’un journal étudiant, part en mission dans le Nord du Québec. Au même moment, et sans lien apparent, il tente de rencontrer un gourou spirituel qui est à la tête d’une secte interlope, pour l'interviewer. La mission qui est confiée à l'étudiant, aux paramètres et à l’objectif un peu flous, lui vient du doyen de sa faculté, qui se révèle à la toute fin un adepte de ladite secte. François a pour mandat d’élucider les circonstances entourant un meurtre perpétré par un autre étudiant et employé du laboratoire de la faculté : O’Hara. Peu de temps après sa première rencontre avec O’Hara, François le retrouve mort dans sa cellule au poste de police : un suicide accompagné d’un message énigmatique peint sur le mur. Ainsi se termine la première partie du roman. La deuxième retrace, sans aucune transition qui laisse deviner le lien avec la première,...

Jacques Poulin. Volkswagen Blues

Juin 2021   Ce roman est tellement vrai qu’il ne reste pas grand-chose à en dire. Il rend la vie du commentateur dure, notamment grâce à son apparente limpidité. Telle une eau limpide, on promène ses membres sous la surface, on les voit bouger, et on se croit entouré de transparence. Le texte procède par accumulation, il se forme dans la durée, tout comme un voyage révèle tout son sens après avoir pris fin. En revanche, dans le feu de l’action, c’est la monotonie et l’insignifiance qui semblent le lot des voyageurs. Sur la route de Kerouac, hypertexte probable de ce roman, opère le même genre d’entassement de fragments qui aboutit de façon organique et imperceptible à un ensemble complexe qu’on ne saurait disséquer sans nuire à sa qualité. Le tout est plus grand que la somme des parties. La fin est touchante et belle, il s'en est fallu d'un poil pour que je ne pleure une larme. Je trouve que le personnage principal incarne les traits caractéristiques de gens d'ici : sa rése...

Henning Mankell, Daisy Sisters

Septembre 2021 Un autre livre que j’ai trouvé dans le carton déposé sur un trottoir de Verdun l’été dernier, avec   Je vais mieux de David Foenkinos et d’autres titres que j’ai hâte de lire et de décortiquer. Décidément, la personne qui avait offert au monde ce florilège romanesque semble avoir un goût sombre, un faible pour les récits traumatiques. C’est, tout aussi décidément, un récit qui vaut pleinement les heures que je lui ai consacrées, qui d’ailleurs ont filé très vite, tellement les quelque 500 pages sont captivantes. Il s’agit d’un récit initiatique, celui du parcours terrestre de deux femmes, mère et fille, qui traversent plusieurs époques cruciales de l’histoire de la Suède et de l’Europe : du nazisme à l’avènement du néolibéralisme dans les années 1980. L’auteur s’intéresse manifestement beaucoup aux questions sociales et politiques, aux régimes de gouvernement et à leurs répercussions sur le tissu social, particulièrement à la social-démocratie ...

Honoré de Balzac, Béatrix

Printemps 2022 Roman tortueux et difficile à lire, mais aussi accaparant qu'un thriller américain. Ce n'est pas étonnant quand on parle de Balzac. Il me sera difficile de consigner toutes mes impressions, tant elles sont protéiformes. Je me limiterai à quelques phrases. La glaise et les paludiers de la Bretagne, mystique et d’un pittoresque sobre et d’autant plus enivrant. Pour avoir visité la Bretagne, je peux absolument ressentir l’émotion. La famille simple, orthodoxe, désuète de Calyste. J’aime cette mentalité-là (je ne suis pas d'obédience conservatrice, je vote à gauche). Cette volonté de droiture morale combinée à une bonté simple, à la bonne franquette. Cela s'applique-t-il à la Bretagne d’aujourd’hui? J’ai trouvé ces images très puissantes. Le personnage de Camille Maupin est également complexe, mais vivant, réaliste. Adrien Moreau - Honoré de Balzac, Béatrix . Philadelphia: George Barrie & Son, 1897 À partir du moment où Béatrix fait son apparition cepen...

Marco Micone, Addolorata

Printemps 2022 Une pièce empreinte d’empathie envers les classes populaires et la condition d’immigré : ouvriers, propriétaires d’estaminets, habitants de logements sociaux, femmes au foyer étouffant sous le joug machiste de leur époux, père, etc. Les deux personnages, Giovanni et Addolorata, sont tout sauf exsangues. Vivants et nuancés, peints du trait précis et sensible propre à Marco Micone, que je connaissais du Figuier enchanté . La pièce n’offre pas de réponses simplistes au drame qui sépare les deux époux. Ce drame pourrait être le corollaire de leur condition de subalternes dans une société fondée sur l’injustice. Il pourrait aussi apparaître comme la manifestation du drame de tout être humain, dont l’élan juvénile vers le bonheur se solde souvent par l’amertume et le désenchantement, amplifié par la force même de cet élan initial. À moins que la jeune personne décide de reprendre les brides et de poursuivre le voyage. On ne devient pas immigré pour embrasser l’immobilisme et l...

Amin Maalouf - Nos frères inattendus

Récit dystopique qui met en scène un monde au bord de l'Apocalypse. En effet, c'est surtout à cela que ressemble la venue des sauveurs, des "frères inattendus" (les ressortissants du mystérieux pays d'Empédocle), héritiers et successeurs de la perfection immaculée de l'époque classique. Les notions et les catégories que le roman met en jeu sont si peu habituelles et idiosyncrasiques que j'ai de la difficulté à trouver les termes qui pourraient leur convenir. On pourrait qualifier la situation représentée dans le roman d'apocalyptique au sens biblique du terme, au sens de "révélation". La fin du monde est proche, mais son salut l'est tout autant. Les destructeurs du monde sont aussi ses sauveurs. L'inverse est bien entendu tout aussi vrai : les sauveurs du monde sont ses destructeurs. Si Ève, l'écrivaine misanthrope qui habite la minuscule île d'Antioche, dans l'unique voisinage du narrateur, semble éprise de cette première...

Gaston Miron, L'Homme rapaillé

Septembre 2017   Il n’est guère facile pour moi de disserter sur de la poésie, car j'ai un penchant net pour la prose. Il m'est encore moins facile de commenter la poésie d’un des plus grands poètes québécois. Je vais cependant m’y aventurer, à mes risques et périls. L’Homme rapaillé est un recueil des recueils, un florilège de  qui permet de suivre le cheminement esthétique du poète. Le titre, très bien choisi, résume bien la portée poétique du livre : le québécisme rapaillé accuse le caractère national, le côté terroir de sa poésie tout en suggérant le problème psychologique de base qui structure la poésie mironienne – celui de l’être en manque d’unité, de cohésion interne, de solidité existentielle, de vigueur et de chaleur. C’est une poésie  à tout le moins originale. Gaston Miron a une voix qui lui est propre, solennelle, laudative, exaltée, parfois douloureuse.   Des images saisissantes, inattendues, paradoxales et stimulantes pour l’imagin...

Anne Hébert, L'enfant chargé de songes

S eptembre 2022 L’enfant chargé de songes, c’est l’être humain lesté de complexes, de fantasmes et de délires. L’enfant traumatisé par son éducation, conçue pour le protéger du monde et de la réalité. Ces « songes » sont le fruit d’un attachement maternel démesuré : un amour jaloux et impitoyable qui tue la vie dans l’œuf, de peur qu’elle ne prenne son envol et ne quitte le nid maternel. La mère, Pauline, citadine ayant échoué à la campagne, non par amour de la vie rustique, mais par simple volonté de se conformer à ce qui semble constituer la mode du moment (vivre près de la nature), est transie d’effroi face à la vie, dont témoigne sa phobie des insectes (et des jeunes filles rebelles, véritables guêpes d’octobre). Pauline tente par tous les moyens d’inculquer cette peur à ses enfants, Julien et Hélène, mais n’y parvient pas vraiment : ils découvrent la tentation de la vie démuselée grâce à Lydie, une femme fatale qui sensibilise les enfants aux frissons du danger et pré...

Dany Laferrière, Le goût des jeunes filles

Dany Laferrière. Le goût des jeunes filles (version remaniée par l’auteur) (VLB éditeur, 2004) Impressions de lecture, juillet 2017 Le titre du roman fait écho à A l’ombre des jeunes filles en fleurs de Proust. Tout comme le narrateur proustien, Vieux-Os finit par s’infiltrer parmi les jeunes filles qu’il a pris l’habitude d’espionner langoureusement. Le personnage pubère, vivant avec sa mère et ses tantes (dont l’une est prénommée Gilberte, comme Mlle Swann), est fasciné par la vivacité et la beauté de ses voisines, toutes des adolescentes qu’on pourrait dire de petite vertu. Laferrière, tout comme Proust, pratique ici une pensée-fleuve : il se laisse dériver. Il pousse cette tendance encore plus loin dans ses romans qui ne font pas partie du cycle américain, par exemple dans  L’art presque perdu de ne rien faire . Ce quatrième roman du cycle se préoccupe, lui aussi, de l’importance du détail, de la puissance parfois sournoise et souterraine des petits pépins susceptibles de fair...