Printemps 2022
Une pièce empreinte d’empathie envers les classes populaires et la condition d’immigré : ouvriers, propriétaires d’estaminets, habitants de logements sociaux, femmes au foyer étouffant sous le joug machiste de leur époux, père, etc.
Les deux personnages, Giovanni et Addolorata, sont tout sauf exsangues. Vivants et nuancés, peints du trait précis et sensible propre à Marco Micone, que je connaissais du Figuier enchanté.
La pièce n’offre pas de réponses simplistes au drame qui sépare les deux époux. Ce drame pourrait être le corollaire de leur condition de subalternes dans une société fondée sur l’injustice. Il pourrait aussi apparaître comme la manifestation du drame de tout être humain, dont l’élan juvénile vers le bonheur se solde souvent par l’amertume et le désenchantement, amplifié par la force même de cet élan initial. À moins que la jeune personne décide de reprendre les brides et de poursuivre le voyage. On ne devient pas immigré pour embrasser l’immobilisme et le défaitisme. Si on a pris le parti du mouvement et du changement, c’est qu’on avait de l’espoir. Plutôt que d’avaler la pilule, Addolorata se révolte et décide de tailler sa propre route, quelque insensé que cela puisse paraître aux yeux de Giovanni.

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