J'aimerais vous faire découvrir une partie des morceaux qui m'ont impressionné cette année. Si l'idée vous tente, vous n'avez qu'à cliquer dessous. Vous trouverez ci-après une liste des pièces ainsi que notre "balado à lire". Votre serviteur ne s'y connaît pas en enregistrement de balados, et puis, de toute façon, la diffusion des pistes n'est pas tout à fait simple d'un point de vue juridique. Ainsi, je vous invite à simplement lire (ou à faire lire) ce que je vous aurais dit dans une émission et à écouter les titres sur la plateforme de votre choix. Certes, c'est moins fluide, mais à notre époque de facilité et de passiveté démesurées, n'est-ce pas une belle occasion de se réapproprier son temps et ses gestes?
Mara Tremblay: Le jour va où tu le mènes
Catherine Durand: Dans ma paume
Douance: Comment tu vas?
Écarlate: Chalet des LeBlanc
The Dears: Life ls Beautiful!
The Besnard Lakes: The Bray Road Beast
Kurt Vile: Must Be Santa
P'tit Belliveau: The Frog Swamp
P'tit Belliveau: The Secret Life Of Frog
P'tit Belliveau: The Frog War
Le Winston Band: C'est pas ma faute
DOPE LEMON: Golden wolf
Black Rebel Motorcycle Club: Bandung Hum
Blonde Redhead: Melody Experiment
Elbow: Sober
Hannah Lou Clark: Party For The Departed
bar italia: the lady vanishes
Interpol: Into the Night
Hildegard, Helena Deland & Ouri: Rernemember Me
Rick James: Doin' It
Stevie Wonder: Moon Blue
Diana Ross: Only Love Can Conquer All
Pour cette première édition, qui s’adonne à être aussi une
édition de fin d’année, j’ai le goût de vous faire écouter un florilège de pièces qui
m’ont marqué au cours de l’année 2025. Ce ne sont pas nécessairement des titres
qui ont paru au cours de l’année. Il peut s’agir de vieux disques que j’ai
simplement dépoussiéré récemment.
Mara Tremblay: Le jour va où tu le mènes
Pour commencer, je vous ferai écouter ma trouvaille d’aujourd’hui même. Ce n’est que maintenant que j’ai fait ma découverte du dernier album de Mara Tremblay, intitulé Uniquement pour toi et paru en 2020 chez Audiogramme. J’adore la sensation sereine, douce et délicate qu’il communique, et les arrangements sont, comme toujours chez Mme Tremblay, très beaux et riches. Certains passages m’ont fait directement penser à Genesis, à David Gilmore ou à The War on Drugs. Je connaissais bien et j’appréciais beaucoup le reste du catalogue de Mara Tremblay, mais ce dernier album était passé sous mon radar. On va écouter le morceau Le jour va là où tu le mènes : une chanson qui raconte la découverte de notre pouvoir sur le cours des choses, sur le devenir des jours. Une chanson qui parle de l’importance de choisir l’amour, la vie. Les paroles sont de Stéphane Lafleur. La mélodie qui clôt la chanson m’a fait penser à Follow You, Follow Me de Genesis. Cette analogie, qui est peut-être tout sauf recherchée par Mara Tremblay et son équipe, ne peut que me réjouir, car Genesis est un groupe que j’adore.
Catherine Durand: Dans ma paume
Une entrevue avec Mara Tremblay que j’ai écouté plus tôt cette
année m’a invité à la découverte d’une autre artiste québécoise qui m’a impressionné :
Catherine Durand. C’est la complice de Mara du projet Hauterive, qui réunit les
deux artistes, qui sont aussi des amies de longue date. Catherine Durand a derrière
elle une œuvre prolifique et impressionnante. J’admire son grand talent de compositrice,
mais aussi la richesse et la finesse de ses arrangements et la délicatesse de
sa prestation vocale. J’ai passé les moments les plus caniculaires de cet été à savourer
les albums de Catherine Durand, qui sont si généreux en délices musicaux qu’ils
pourraient remplir à eux seuls toute une année musicale. J’ai aimé le contraste
entre les sensations automnales, rafraîchissantes de sa musique et les
ardeurs implacables du mois de juillet. Il y a quelque chose de
cinématographique, de très ambient dans ses récentes offrandes, et ça, c’est un
genre de musique que j’adore et que je trouve rarement chez les artistes québécois. On
va s’écouter le titre Dans ma paume de son dernier album à date, La
maison orpheline, une offrande magnifique que je n’ai pas hésité à acheter.
Oui, parce que même si la diffusion sur les services de streaming est utile pour découvrir de la nouvelle musique, je suis persuadé que le fait d’acheter
de la musique, que le support soit physique ou numérique, change complètement
notre rapport à l’œuvre et notre capacité à l’apprécier en plus d'offrir aux artistes une rémunération un peu plus décente que ce que leur rapportent les plateformes.
Douance: Comment tu vas?
On va embrayer sur une autre pépite québécoise que j’ai eu
le plaisir de dénicher cette année : je parle du groupe Douance et de son
deuxième album La prochaine fois, paru il y a quelques semaines chez Costume
Records. Des sonorité plus grunge, qui ne sont pas sans rappeler The
Breeders ou encore des groupes slowcore comme Duster ou Sparklehorse.
Un autre genre qui me tient à cœur. Les paroles de la leader du groupe, Alexandrine
Rodrigue, sont intéressantes : minimalistes, directes, se refusant à l’attitude
poétique en tant que telle et d’autant plus poétiques. L’ambiance à la fois
douce, sereine, un brin espiègle et un tantinet inquiétante, me va droit au cœur. Dans
la pièce qu’on va écouter, Comment tu vas, notons
le fond noise qui ponctue l’accumulation de tenson juste avant l’explosion de
la fin et l’aveu « Je ne sais pas comment te dire que je suis fâchée ».
L’album est vraiment réussi du début à la fin, et toutes les
pièces méritent notre attention.
Écarlate: Chalet des LeBlanc
Puisque je me suis lancé dans la musique canadienne francophone,
je ferai volontiers escale en Acadie, où, à part Le Petit-Belliveau,
les Hay Babes et Les Hôtesses d’Hilaires, une nouvelle créature musicale a vu
le jour pendant la pandémie. Ils sont pleins de talents et feront parler d’eux,
j’en suis sûr. Il s’agit de la jeune formation Écarlate. C’est un trio folk établi
à Moncton, composé de Clémence Langlois, Daphnée McIntyre et Samuel LeBlanc. Comme
ils le font remarquer eux-mêmes, ils créent une musique chargée d’émotions, intense
sur le plan des sentiments, remplie de cette sensibilité à fleur de peau doublée
de rêves et de cette imagination féconde qui n'existent qu'à l'adolescence. Mais leur sens de la mélodie, la maturité de leurs compositions
et la pureté de leurs voix sont rares et remarquables. Leur premier EP, sorti
en 2023, a connu un franc succès, et ils ont sorti un nouvel album cette année, mais je voudrais plutôt vous faire écouter un simple,
ma chanson préférée de leur catalogue, qui a aussi sa vidéo sur YouTube :
Chalet des LeBlanc.
The Dears: Life ls Beautiful!
Je vous invite à apprécier un groupe montréalais anglophone
qui a connu son heure de gloire au début du siècle, mais qui a fait paraître
tout récemment un nouvel album que je trouve splendide. Je parle du groupe The
Dears, et son opus en question porte le titre remontant Life Is Beautiful! Life
Is Beautiful! Life Is Beautiful! Leur capacité à créer des chansons
simples et mélodieuses sans verser dans la guimauve ou la facilité est chose rare
et admirable. Une bouffée d’optimisme non gratuit, mais nourri d’une
tristesse et d’une mélancolie authentiques sublimées en bonté : quoi
de meilleur? L'ensemble de l’album est remarquable, un de ces albums qui s’inscrivent
dans la mémoire de toute une génération. Je ne peux pas prédire si sera réellement le cas
pour cet album, mais il l'aurait mérité.
The Besnard Lakes: The Bray Road Beast
J’aimerais poursuivre notre balade musicale en savourant un autre
groupe montréalais anglophone : The Besnard Lakes. On entre dans un
univers plus sombre, plus psychédélique, mais tout aussi inspirant. Ils ont un
son signature, un univers artistique original et reconnaissable, une sonorité qui
s’apparente à des groupes comme Low doublée d'une esthétique mystique et délirante. C’est
un groupe prolifique, et la découverte de son œuvre vous réserve de longues
heures de plaisir. Arrêtons-nous ici à une pièce parue il y a 10 ans, The Bray Road Beast.
Kurt Vile: Must Be Santa
Puisque c’est Noël, écoutons-nous une chanson de Noël, mais qui
s’inscrit dans notre recherche de solutions alternatives. Kurt Vile et ses
filles joueront pour nous Must Be Santa, titre extrait du dernier album à ce
jour du troubadour de Philadelphie, Beach on The Moon.
P'tit Belliveau: The Frog Swamp
P'tit Belliveau: The Secret Life Of Frog
P'tit Belliveau: The Frog War
L’humour cocasse de Kurt Vile n’est pas sans trouver son
équivalent plus près de chez nous. En Acadie, il est un personnage improbable dont on
entend parler de plus en plus. Je parle bien sûr de P’tit-Belliveau. Avec
derrière lui des succès retentissants comme Income Tax Return, Les bateaux dans
la baie et Cool when You’re Old, il a publié l’année dernière son
quatrième album, lequel intègre des éléments de heavy metal à son univers loufoque de
musique traditionnelle acadienne, de hip-hop et de pop aux accents savamment quétaines. Oui, vous m’avez bien entendu! Quiconque l’a vu en spectacle sait
que Jonah Richard Guimond (c’est le
vrai nom du Ptit-Belliveau) a compris que Monsieur a dû être un metalhead à un moment de sa vie : les
reprises de Papa Roach et de System of a Down en font foi, entre autres. Dans
son dernier album éponyme, il explore le riche imaginaire des grenouilles. Pour
commencer, une grenouille décore la pochette agressivement rose du disque.
Ensuite, trois des titres de la fournée sont dédiées aux sympathiques amphibies :
The Frog Swamp, The Secret Life of Frog et The Frog War.
Dans cette dernière pièce, Jonah, dans un trait de génie, a pris
la mesure du lien organique qui existe entre le hurlement caractéristique du death
metal et le croassement des grenouilles. Et il nous fait découvrir cette illumination. Voici sans plus tarder, le triptyque marécageux
du P’tit-Belliveau.
Le Winston Band: C'est pas ma faute
Après cette incursion dans l’univers épique des étangs,
portons notre regard vers deux autres facettes du règne animal : les rats et
les grillons, deux espèces emblématiques du groupe montréalais Le Winston Band.
En effet, le groupe porte le nom d’un rat prénommé Winston, une sorte d’animal
de compagnie des musiciens, si je ne me trompe. Quant aux grillons, les membres du Band sont des champions de l’entomophagie humaine, qu’ils investissent de
vertus écologiques et sociales. C’est un groupe socialement, voire politiquement
engagé, et il évolue résolument à gauche. J’avais d'ailleurs écrit un reportage sur un des
traditionnels Mardi gras du groupe. Autre particularité du groupe : il fait dans un mélange unique de zydeco et
de punk-rock. Le zydeco est un genre traditionnel de la Louisiane française dont l’accordéon particulier
est l’élément sonore le plus distinctif. Le groupe fera paraître son quatrième
album Attention, c’est chaud! en 2026, et quelques extraits sont déjà en ligne, mais je vous propose un titre de leur opus
précédent, Winston Express : C’est pas ma
faute.
DOPE LEMON: Golden wolf
Plutôt cette année, Montréal a accueilli le groupe australien
Dope Lemon, piloté par son frontman Angus Stone. Ma pomme a assisté à l’évènement et
écrit un reportage dessus. Un autre
artiste à l’univers bien à lui. Entre délire psychédélique, tendresse mélancolique
et extravagance pop, Angus Stone crée des mélodies qui restent et qui touchent le cœur.
Voici Golden Wolf de Dope Lemon. La chanson est d'ailleurs assortie d'une vidéo.
Black Rebel Motorcycle Club: Bandung Hum
Un autre grand groupe du rock alternatif de ce siècle, Black Rebel Motorcycle Club, nous a rendu visite cette année, pour la première fois depuis 2018. Cette fois-ci, ils soulignaient le vingtième anniversaire de leur album Howl. C’est un album particulier qui a marqué le virage du groupe vers des sonorités plus variées, plus acoustiques, country et blues comparativement au shoegaze de leurs débuts. Un album qui n'a pas fait l'unanimité de la critique, mais qui a affirmé l’autonomie artistique de la formation. En 2024, ils ont sorti un EP, Black Tape EP, qui a brisé le silence dans lequel le groupe s’était enfoncé pendant six ans. Cette mini-offrande est plus dynamique, plus bruyante et plus rapide que ce qu’ils nous avaient offert précédemment, l’album Wrong Creatures. Voici donc Black Rebel Motorcycle Club avec Banding Hum.
Blonde Redhead: Melody Experiment
Nous enchaînerons avec Blonde Redhead et la chanson
Melody Experiment de leur album
Sit Down for Dinner de 2023. Le groupe new-yorkais, qui a des racines montréalaises, a été une des escales importantes de mes pérégrinations musicales cette année : j'ai revisité l'intégralité de leur discographie en me promenant dans les rues de la métropole, ce qui a donné entre autres mon photo-journal
Hommage à Pointe-Saint-Charles.
Elbow: Sober
Nous nous acheminons maintenant vers le groupe britannique Elbow, qui s’est produit à Montréal cet automne. Leur dernier EP, Audio Vertigo Echo elbow EP5, est paru il y a quelques mois. Je vous propose la chanson Sober, une des nombreuses pièces du groupe qui portent sur l’alcool, qui est non seulement un sujet d’inspiration, mais aussi un compagnon fidèle du chanteur et parolier Guy Garvey.
Hannah Lou Clark: Party For The Departed
Restons en Grande-Bretagne, et prêtons l'oreille à une musicienne très talentueuse mais finalement restée dans l’ombre malgré des années de création musicale de qualité. Je parle de Hannah Lou Clark, qui se produisait autrefois sous le nom Foe. Elle fait dans un genre de pop rock aux accents grunge et punk. Sa voix très reconnaissable partage quelque chose avec Brian Molko de Placebo. Elle parvient toujours à provoquer une forte émotion chez l’auditeur, et ses enregistrements témoignent d’un mariage parfait entre écriture et interprétation. Voici donc Party for the Departed du dernier album de Hannah Lou Clark, How to Unlearn Yourself.
Bar Italia: the lady vanishes
Un autre groupe britannique, cette fois dans la fleur de l'âge, Bar Italia, est venu se produire à Montréal cette année. Un concert quelque peu bâclé et sans âme, comme je l'ai déjà laissé s'échapper dans
mon reportage acariâtre sur l'événement, soit dit en passant. Qu’à cela ne tienne, Bar Italia est un groupe singulier qu’on se doit de saluer, ne serait-ce que pour son intérêt pour la tradition du rock alternatif. Écoutons une pièce qui donne la chair de poule,
the lady vanishes, tirée de leur dernier album, paru cette année,
Some Like It Hot.
Interpol: Into the Night
Revenons maintenant de notre côté de l’Atlantique pour passer le micro à Interpol, les vétérans du post-punk revival qui ne nécessitent pas de présentation. Je vous propose la chanson Into The Night de l’album The Other Side of Make-Believe paru en 2022. S’ils mettent en oeuvre leurs techniques de composition alambiquées habituelles, les musiciens optent ici pour une forme plus lyrique, plus calme.
Hildegard, Helena Deland & Ouri: Rememember Me
Accordons-nous maintenant un retour à Montréal, où nous retrouverons le groupe Hildegard, projet pop expérimental des musiciennes Ouri et Helena Deland. Elles donnent dans le R’n’B contemporain avant-gardiste, mais y apposent une signature bien à elles. Une sonorité tout aussi douce que provocatrice, sourire en coin, sans oublier les teintes gothiques obligées dans tout album montréalais qui se respecte.
Rick James: Doin' It
Parlant de R’n’B, genre que je ne connais d’ailleurs pas bien, je me suis complu dans l’exploration de l’œuvre de plusieurs artistes de cet univers. Mes flânerie m’ont amené au défunt musicien Rick James, qui, comme nous l’apprennent des sources en ligne, fut un des pionniers du mariage du funk avec le rock. Son album Cold Blooded porte le cachet de la funk-pop synthétique des années 1980. Je le situerais dans le même sillon que Prince, mais son écriture se fait plus punk, plus épineuse, plus proche de la rue. Sans plus perdre de temps, voici le morceau Doin' It, paru dans l'année qui a suivi ma naissance, en 1983.
Stevie Wonder: Moon Blue
Steve Wonder s’est frotté lui aussi au funk durant son parcours, mais nous le connaissons davantage comme un artiste R’n’B et soul. Aujourd’hui âgé de 75 ans, il a publié son dernier album il y a vingt ans, en 2005. Il s’agit de A Time to Love. Cet album renferme une perle rare, pourtant peu connue, qui s’intitule Moon Blue, une balade soul lancinante et bouleversante. Écoutons-là sans tarder.
Diana Ross: Only Love Can Conquer All
Pour terminer notre épisode, restons dans la vague soul, et rendons visite à une autre géante du genre : Diana Ross. Cette année, je me suis délecté d’un album rêveur que je trouve à la fois apaisant et inspirant : la combinaison gagnante pour moi. L’album porte le titre éloquent Take Me Higher, et le titre que j’ai choisi porte un nom non moins emblématique : Only Love Can Conquer All ou Seul l’amour est capable de tout conquérir.
Je vous laisse sur ce message et vous souhaite une année 2026 remplie de sérénité, d’inspiration et d’amour. À la prochaine!
Commentaires
Publier un commentaire